jeudi, avril 05, 2007

La curieuse laïcité d'un maire socialiste


Dans le diocèse de Laval, à Niafles, le maire socialiste souhaite intervenir dans la nomination du curé :

"Le 6 mars, l’abbé Chéhère, curé de Niafles depuis 1965, décède à l’âge de 94 ans. Peu de temps après, il est remplacé par un jeune prêtre, le père Guillaume Loddé [FSSP]. Là ou le bât blesse pour le maire de la commune depuis plus de vingt ans, Michel Montécot, c’est qu’aucun document n’a été transmis à la municipalité dans ce sens. Pour lui, en l’état actuel, ce nouveau prêtre n’aurait pas d’existence légale.

«L’évêque n’en a fait état qu’oralement. On exige des écrits. J’ai réuni l’ensemble des conseillers municipaux à huis clos. Nous avons, collégialement, rédigé un courrier que nous lui avons adressé.» De prime abord, de telles velléités municipales peuvent surprendre. Mais ces relations pour le moins compliquées sont tout sauf récentes. L’abbé Chéhère était un prêtre traditionaliste. Il célébrait toujours la messe en latin, dos aux fidèles, selon le rite de Saint-Pie V. Son successeur fait de même. [...]

«Nous ne sommes pas contre la messe en latin, se défend le maire. Mais nous ne voulons pas que chacune de nos messes dominicales le soit !" [...] «L’évêque nous avait dit qu’après le décès de l’abbé Chéhère, Niafles retrouverait la normalité de la paroisse Saint-Clément et quitterait la longue période traditionaliste de l’abbé Chéhère. Notre patience a des limites», conclut l’élu."

Le maire a même menacé de poser des scellés sur l'église. Les journalistes de Ouest-France, d'habitude si prompts à dénoncer toute entrave à la laïcité n'ont pas poussé leur enquête : ils se seraient aperçus que le maire tente de récupérer depuis longtemps pour le transformer en mairie le très beau presbytère du XVIII siècle qu’habitait le vieux prêtre avec ses deux sœurs quasi centenaires elles aussi et décédées récemment. La nomination d’un successeur lui fait perdre l’espoir de chasser définitivement tout prêtre résidant à Niafles afin, lui le socialiste, de s’installer dans ce bâtiment Louis XV qu’il ne faisait plus entretenir depuis 20 ans, espérant que l’absence de confort et les fuites dans le toit chasseraient le vieux prêtre et ses sœurs : cela n’aura pas été le cas.

le salon beige.blogs