samedi, août 25, 2007

Un tunnel ferroviaire pourrait relier l’Afrique à l’Europe d’ici à 2025

Les études géologiques et de faisabilité économique d’une liaison entre le Maroc et l’Espagne sont bouclées. Conçu notamment par la société suisse Lombardi Engineering Ltd, le projet coûterait 8 milliards de francs.

Si tout va bien, le premier coup de pioche sera donné vers la fin de l’année prochaine. Puis il faudra environ dix-huit ans pour réaliser le projet: un tunnel ferroviaire sous la Méditerranée, via le détroit de Gibraltar, pour relier le Maroc et l’Espagne. Autant dire qu’il s’agit de ces travaux herculéens de la même ampleur que celui du canal de Panama ou du tunnel sous la Manche.

Le Maroc et l’Espagne ne sont séparés que par 16 km de mer. Mais, les études géologiques obligent, le projet de tunnel porte sur un tracé plus sûr de 37,7 km de long, dont 27,7 km sous la mer. Il relierait Punta Paloma et Cap Malabata, près de Tanger. La profondeur maximale sera de 340 mètres sous la Méditerranée.

Relier les continents africain et européen est un vieux rêve. Mais le premier pas concret vers sa réalisation a lieu en 1979. Le roi d’Espagne Juan Carlos et le roi du Maroc Hassan II décident de lancer les premières études de faisabilité. Plusieurs accords se succèdent et des comités hispano-marocains sont chargés d’assurer le suivi. Il est question d’abord d’un pont suspendu, puis d’un tunnel routier. En 2003, les décideurs arrêtent le projet d’un tunnel ferroviaire. Celui-ci reçoit un véritable coup de fouet lorsqu’en 2006 plusieurs entreprises sont engagées pour finaliser les études de faisabilité.nullLes études géologiques et de faisabilité économique d’une liaison entre le Maroc et l’Espagne sont bouclées. Conçu notamment par la société suisse Lombardi Engineering Ltd, le projet coûterait 8 milliards de francs.

mardi, août 21, 2007

Ce que signifie, concrètement, “la BCE a injecté des liquidités”


La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé lundi avoir injecté de nouveau 47,66 milliards d’euros, pour détendre un peu l’atmosphère sur les marchés financiers. La semaine dernière, elle avait déjà introduit dans les circuits bancaires 156 milliards d’euros… Les milliards volent, mais que représentent-ils? Que signifie, concrètement, “injecter des liquidités”?

Pour comprendre, il faut revenir aux principes de base de la politique monétaire. Ce qui suit se veut éclairant, mais je vous préviens, ce n’est pas toujours très sexy.

Pour commencer, contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les banques centrales qui créent de la monnaie. Ce sont principalement les banques commerciales. Lorsque ces dernières font un prêt, ce prêt atterrit sur un compte de dépôt: c’est de la monnaie.

Pour éviter que le crédit (et donc la création de monnaie) ne s’emballe, il faut que la Banque centrale puisse s’immiscer d’une façon ou d’une autre dans la relation entre les banques et les emprunteurs. Elle le fait à travers un instrument qu’on appelle les “réserves obligatoires”.

Le rôle des réserves

Quand le Crédit Agricole accorde un crédit de 100000 euros à un client, le niveau des dépôts augmente de 100000 euros. Si le taux de réserves obligatoires est de 2%, la banque doit alors conserver, sur un compte BCE peu rémunéré, 2% de ces nouveaux dépôts, soit 2000 euros.

L’ensemble des “réserves” des banques, augmentées des pièces et des billets, est appelé la “base” monétaire. Ou encore, M0 (M zéro).

Si une banque n’a pas suffisamment de réserves pour exercer son activité de crédit comme elle le veut, que peut-elle faire? Elle va chercher une autre banque qui, elle, dispose de plus de réserves qu’elle n’en a besoin. Elle va emprunter à cette autre banque les réserves dont elle a besoin, en échange d’une rémunération. Chacun y gagne: la première pourra faire son prêt, la seconde est ravie de pouvoir prêter des réserves qui, sinon, ne lui rapporteraient rien.

Le marché interbancaire

Ces échanges sont organisés sur un marché, le marché monétaire “interbancaire”. Sur ce marché s’échangent chaque jour de très grosses sommes, des prêts à court terme: un jour, une semaine, un mois.

Comme sur tout marché, l’offre et la demande se chargent de fixer le prix de la denrée qui y est échangée: si la demande d’argent à court terme (ou “liquidités”) est forte, alors les taux d’intérêt grimpent.

Si les banques se mettent à accorder toutes des crédits, alors elles font face à une pénurie de “réserves”. Conséquence: les taux d’intérêts menacent de s’envoler sur le marché interbancaire. Le risque, c’est qu’ensuite les banques répercutent cette hausse sur leurs clients, et que tout cela ne finisse par freiner la croissance.

La Banque centrale peut éviter ce scénario, car elle est dans une situation unique: elle a le monopole de la création de la denrée qui est échangée sur le marché interbancaire. Les banques peuvent en effet toujours se tourner vers elle pour emprunter les fameuses réserves.

Si la banque centrale veut faire baisser les taux d’intérêts et pousser les banques à accorder davantage de crédits à leurs clients, elle peut donc leur prêter plus de réserves. C’est ce qu’on appelle, dans la presse, “injecter des liquidités”.

Les fameux “appels d’offre”

Comment l’opération a-t-elle lieu? La BCE procède à des “appels d’offre” sur le marché interbancaire. Elle a proposé ainsi lundi de l’argent, sur un jour, au taux minimum de 4% (le “taux de refinancement” , qui est son principal “taux directeur”). Les banques répondent à cette offre en proposant des taux supérieurs à 4%, afin d’être certaines d’obtenir les liquidités dont elles ont besoin. La BCE examine le niveau de la demande, les taux proposés par les banques, et elle fixe alors un taux au-delà duquel les les “offres” sont servies.

Les liquidités sont alors distribuées. Un peu comme au Mont-de piété, la Banque centrale prend en gage (on dit “en pension”) des titres (bons du trésor, etc.).

Ces appels d’offre, en période normale, ont lieu toutes les semaines. Mais en cas de désordres financiers, la BCE procède à des “appels d’offre rapides” pour injecter ou retirer des liquidités. Dans ce cas, ce sont des opérations à très court terme: des prêts d’un jour.

Si la BCE intervient aujourd’hui massivement, c’est pour contrecarrer la méfiance qui s’est instaurée sur le marché interbancaire. Que se passe-t-il? Les banques hésitent à se prêter mutuellement leurs liquidités, car elles craignent que certaines d’entre elles aient massivement investi dans l’immobilier américain, et se retrouvent piégées par la crise actuelle des “subprimes”.

Vous êtes toujours là? Bravo!

Numéro d’équilibriste

Alors vous me direz, quelles conséquences tout cela a-t-il avec la vie réelle?

Elles sont énormes. Si la Banque centrale surestime la crise et facilite une création monétaire trop importante, cela risque de déboucher sur l’inflation (je n’y crois pas du tout, mais bon). Si au contraire elle se montre trop timide dans son action, si elle ne parvient pas à dégripper le marché interbancaire, alors les taux d’intérêt se tendent, les crédits se tarissent, avec le risque de casser la croissance.

La Banque centrale tente de résoudre cette équation, ce qui se traduit par un numéro d’équilibriste: d’un côté elle inonde le marché interbancaire (et elle a raison de le faire), de l’autre elle annonce qu’elle augmentera son taux d’intérêt directeur en septembre, pour contrecarrer l’inflation… Ce grand écart commence à lui valoir des critiques. Ainsi, dans une interview au Monde , Thierry Breton, ancien ministre des Finances, aujourd’hui prof à Harvard, se demande si elle n’est pas en train de devenir “prisonnière de sa stratégie de hausse des taux, à contre courant d’un renversement de cycle économique qui pourrait bien intervenir plus tôt que prévu, en 2008″…

Les décisions des Banques centrales, dans ces périodes de crises financières, sont capitales. En 1929, la Réserve fédérale américaine avait très mal réagi, choisissant de restreindre le crédit: le krach s’était transformé en crise économique majeure. En 1987, face à un krach boursier plus vertigineux encore, la FED et les autres banques centrales avaient fait l’inverse, ouvrant hardiment les vannes du crédit: l’économie n’avait pas été affectée. Et qui se souvient aujourd’hui du krach de 1987, surnommé à l’époque avec angoisse “le jour le plus bas”?

Source : http://rue89.com

dimanche, août 19, 2007

A vous de juger ...

Julien Landfried était l'invité de Sylvain Attal pour son émission Le Débat sur France 24 diffusée jeudi 12 avril à 19h10. Autour de l'essai Contre le communautarisme, pour débattre : Roger Cukierman (président du CRIF), Patrick Lozès (président du CRAN) et Soheib Bencheikh. La vidéo de cette émission (35 minutes) est disponible ci-après. France 24 est la chaîne française d'informations internationales.

http://www.communautarisme.net