Lyon : une barbouzerie qui tourne mal ?
On en sait plus sur les circonstances du meurtre du commandant Norbert Ambrosse, dans la nuit de samedi à dimanche. En effet, les quatre participants au cambriolage à l’origine du drame ont été mis en examen pour « tentative de vol à mains armées en bande organisée » et plusieurs informations ont filtrées lors des auditions qui soulèvent bien des questions.
Selon le journal Le Progrès, la gendarmerie a été prévenue de l’éventualité du vol d’armes au stand de tir de Saint-Andéol-le-Château par les Renseignements généraux. Un officier avait repéré le site dans l’après-midi de samedi, avant qu’une quinzaine de militaires n’encerclent les lieux la nuit tombée. Un fonctionnaire des RG était même présent sur place le soir de l’opération, autour du stand perdu dans la campagne. Le tireur présumé, Florian Morat, 33 ans, un ancien du 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine, aurait gravité dans des milieux d’extrême droite. Les quatre cambrioleurs étaient équipés d’un fusil a canon scié, d’un pistolet 7-65, d’une grenade de fabrication artisanale et de talkie-walkie.
Quant à la personnalité de l’officier de gendarmerie, Norbert Ambrosse, elles soulèvent bien des interrogations sur les circonstances du drame. Norbert Ambrosse était le chef du commando qui avait incendié, sur ordre du préfet, la paillote « Chez Francis » (en Corse) en 1999. Durant cette opération, il a été gravement brûlé au visage et aux mains, avant d’être condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme a direction de la gendarmerie s’était engagée à ne plus confier de responsabilités opérationnelles aux militaires impliqués dans l’affaire des paillotes. Norbert Ambrosse, pourtant, a été promu au grade de commandant.
Si l’on résume l’affaire, dans la nuit de samedi à dimanche, un commando de 4 cambrioleurs dont un ancien militaire spécialisé dans les actions secrètes (1), qui était surveillé par les Renseignements Généraux et dont l’un des membres était sur place dès l’après-midi, a tenté de voler des munitions lourdement armé (alors que le stand de tir est situé dans un endroit complètement désert voir l’article du Progrès « Un stand peu fréquenté”), a été encerclé par une quinzaine de gendarmes qui avait été mis au courant par les RG. Le commandant des Gendarmes, Norbert Ambrosse, condamné il y a 8 ans pour un acte de barbouzerie et qui ne devait plus jamais avoir de responsabilités lors d’opérations, est tué alors qu’il était en première ligne avec ses hommes.
1- Régiment d’infanterie parachutiste, le 3ème RPIM a pour vocation d’intervenir partout dans le monde où les intérêts de la France et la paix sont menacés. L’évacuation de ressortissants, le contrôle de zone, le combat en zone urbaine, le combat conventionnel de basse comme de haute intensité sont autant de missions confiées au 3ème RPIMa. (www.defense.gouv.fr)
NP
