samedi, décembre 02, 2006

vendredi, décembre 01, 2006

PSG : Enfin un peu d’honnêteté

On entend crier “Palestine“, “Ils sont où vos drapeaux maintenant ?” ou “Allez les juifs, vous faites moins les malins maintenant !“. Les types sont derrière moi. Une écharpe du PSG autour du visage ou du cou, ils cherchent l’altercation. Les embrouilles, la castagne comme on dit.

“Vous êtes où les juifs hein ?” continuent-ils à brailler. C’est un groupe de jeunes arabes qui s’approchent d’une fille, probablement juive, qui téléphone et qui lui balancent une claque dans la figure. “Ils sont où vos drapeaux hein ?“, je les entends dans mon oreille, je rentre la tête dans mon blouson, je m’écarte sans courir et me dirige vers le métro. Sur toute la route, pas un policier. PAS UN.

L’autre moitié de notre groupe avait avancé séparément. Un père avec ses deux enfants (18 et 20 ans), et ses deux gendres. A quelques mètres de la police, à la porte de Saint-Cloud, Anthony (20 ans) se fait happer par un groupe de 4 jeunes. Ce ne sont pas des fachos, des skin heads, des lepénistes, non. Ce sont des fans moyens du PSG, arabes, haineux et déchaînés. Anthony se prend des coups au visage et dans le ventre. La famille le récupère tant bien que mal et se précipite vers la police, immobile, inactive. Ils sont attérés.

Je rentre chez moi par le bus, je me cache. Je le redis encore une fois : en 2006, en France, dans un bus public, je me cache d’être juif de peur de me faire prendre à parti (terme politiquement correct pour bastonner). Vous allez me dire : mais ce n’est pas écrit sur ta figure que tu es juif ! Erreur, lourde erreur. D’abord j’ai un gros nez. Ensuite, j’apprends par un collègue qui était au match, non-juif mais supporter inconditionnel du PSG, que certaines personnes qui portaient le maillot PSG mais “d’allure juive” ont également été frappées.

La bête est revenue, et ce soir-là, c’était un visage horrible que j’ai reconnu, celui de la haine sans concession d’acteurs du paysage français que nous cotoyons quotidiennement. Ceux que les médias appellent les jeunes ou les racailles, qui entretiennent et vouent une haine inconditionnelle à ceux que les médias pointent délicatement sous le terme “d’Israélites”.

C’est une vraie déchirure, un vrai traumatisme que toute la communauté a ressenti depuis la semaine dernière et si les informations de 20h ou votre journal favori n’en parlent pas, il est grand temps que la vérité éclate.

source via natlib