jeudi, octobre 19, 2006

Bras de fer sur les méthodes de lecture

Le Figaro revient ce matin sur l'imposition de la méthode syllabique pour l'apprentissage de la lecture à l'école. La polémique fait rage : SOS éducation demande aux parents de dénoncer les instituteurs qui n’utilisent pas la méthode syllabique, tandis que des inspecteurs font grève pour soutenir l’un des leurs qui a critiqué le ministre.

Quelles que soient les - évidentes - vertus de cette méthode d'apprentissage, on peut trouver gênante la manière dont a procédé le ministre . Il n'a pas incité les professeurs à utiliser la meilleure méthode, mais cherche à l'imposer, ce qui crée un dangereux précédent. Jusqu'ici en effet, au nom de la liberté pédagogique, les professeurs n’étaient pas tenus à une méthode mais au résultat. Si le ministre est maintenant en droit d’imposer ses choix dans ce domaine, pourquoi ne le ferait-il pas demain pour l'histoire, les œuvres « étudiables » ou non en Lettres, la philosophie etc. ?

Il eût été préférable d'imposer l'enseignement de la méthode syllabique dans les IUFM et dans les différentes formations pour instituteurs pour en montrer le bien fondé et les fruits, plutôt que de conduire à cette crispation qui risque fort de condamner pour longtemps la méthode syllabique, notamment si la gauche venait à remporter les prochaines élections.