vendredi, octobre 13, 2006

Communiqué de Jacques Bompard


De nombreux médias m’ont demandé mon opinion sur la réponse de monsieur Mariani aux articles parus dans la presse nationale et locale sur son affaire. J’avoue être déçu par cette réponse. Le député du Nord-Vaucluse n’a visiblement pas bien lu ces articles, pas plus qu’il n’a bien compris l’issue du procès l’opposant à son ancienne compagne. A moins que, plus simplement, il ne préfère en retenir que ce qui l’arrange !

Aussi, il me semble important de formuler les observations suivantes :

1 - La presse, et notamment Marianne, ne s’est pas faite l’écho de «courriers anonymes», comme l’écrit monsieur Mariani, mais de graves accusations portées par son ancienne compagne à son encontre, accusations ne relevant pas de la vie privée et déposées au greffe d’un tribunal civil ainsi que développées en audience publique.

2 - Monsieur Mariani affirme que ces articles, ce qu’il appelle cette «campagne», ne serait qu’un «plat réchauffé sur lequel la justice a tranché totalement» (sic) en sa faveur. Avec une telle affirmation, à la
limite du risible, monsieur Mariani se moque de l’intelligence des citoyens. La justice lui a, en effet, donné raison dans une affaire d’occupation d’appartement à Paris, sujet dont tout le monde se moque. En
revanche, la justice ne s’est nullement prononcée sur les graves accusations portées contre lui par son ex-compagne. Rappelons que, comme l’a révélé publiquement la presse, cette dame allègue l’existence de
750.000 euros remis en espèces à monsieur Mariani en contrepartie de services rendus (à qui ?) et du financement d’un candidat fantôme lors des Législatives de 2002 dans le but de me nuire.
C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, j’ai déposé plainte contre X afin d’avoir accès au dossier et dans l’espoir de connaître la vérité.

3 - Monsieur Mariani consacre la moitié de son communiqué à un sujet qui n’a rien à voir avec les faits que lui impute son ancienne compagne. Il affirme être un bon député, un député actif. Par ce hors sujet caractérisé, monsieur Mariani essaie ainsi d’allumer un pitoyable contre-feu. Il me serait aisé de lui répondre que son bilan pour le Nord-Vaucluse est bien maigre et que, plutôt qu’un député «actif», il nous faudrait un député fécond. Je pourrais aussi ajouter qu’élu au Conseil régional, monsieur Mariani n’y a pas mis les pieds entre avril 2004 et septembre 2006 !
Mais tout cela n’a guère d’importance. L’affaire lancée par la presse ne relève pas de la campagne électorale mais de la morale publique et, à ce titre, échappe à la simple politique. Monsieur Mariani veut ramener cette
affaire à une querelle entre candidats. Hélas, les faits dont il est question, s’ils sont exacts, relèvent d’une juridiction pénale et non d’une polémique électorale !

Pour conclure, je prends acte des nouvelles dénégations de monsieur Mariani et de son ardeur à clamer son innocence, ce qui est son droit le plus strict. Il ne m’appartient pas de me prononcer là-dessus, ce sera le
rôle de la justice.

Par Novopress.info