dimanche, avril 22, 2007

Accueil mitigé pour les ordinateurs de vote à Issy-Les-Moulineaux


Les électeurs pestent contre l'attente - parfois plus d'une heure -, tout en soulignant la simplicité d'utilisation, et certains doutent de la sécurité du système: le vote "100% électronique" a reçu dimanche un accueil mitigé à Issy-les-Moulineaux.

A la mairie, on explique les files d'attente par "une participation énorme", ajoutant qu'"il y a de l'attente à Paris également, où le vote papier est utilisé".

Pierre Bascoulergue sort du bureau 32 au Palais des arts et des congrès. "Ca fait deux fois que je viens, ça fait deux fois que je repars sans voter. C'est trop long", peste ce jeune retraité, qui n'a "aucune confiance" dans ces machines "incontrôlables".

Derrière lui, Lassana Camara, informaticien de 31 ans, est du même avis: "c'est très long, quarante minutes. Et avec ces machines, c'est facile de frauder". "Beaucoup de personnes âgées ne comprennent pas comment ça marche. C'est pas compliqué mais ça déroute. Alors on annule, on recommence, les autres attendent", explique un électeur, Antoine Gros, 40 ans, au bureau 8 du collège Henri Matisse.

Une octogénaire pliée sur sa canne affirme pour sa part que "ça a très bien marché, je n'ai pas eu de difficulté", même si elle reconnaît que "c'est un peu long". Véronique Merz, 57 ans, juge que, "pour la première fois, il aurait fallu faire les deux, vote électronique et vote papier, pour comparer".

Cette assistante de direction a fait "une heure de queue pour voter". "Je suis pour les machines à voter mais il en faudrait plus, au lieu d'une seule par bureau de vote". Même scénario au bureau 14 du stade Alain Mimoun, selon un électeur: "Il y a au moins 40 minutes d'attente, des gens repartent sans avoir voté".

Au bureau 1 qui centralisera les résultats, "ça va plus vite qu'avec l'ancien système", juge Philippe Forget, 42 ans, venu en famille. "C'est très facile", apprécie cet informaticien, "pas inquiet" sur la sécurité car "en Corse, on a bien fait voter des morts avec le vote papier, alors...".

"Je n'ai pas du tout confiance", rétorque Franck Charpentier, consultant en informatique. "Rien ne me dit que mon vote n'a pas été modifié. Il aurait fallu un système avec une machine pour enregistrer les votes et un ticket de validation attestant que j'ai voté et permettant de recompter en cas de contestation", explique-t-il.

"Est-ce-que c'est fiable ? Je ne sais pas. On nous l'impose, c'est tout", lance Myriam Mouyal, la trentaine.

Les machines à voter électroniques connaissent ce dimanche leur baptême du feu pour un scrutin présidentiel.

1,5 million d'électeurs, sur 44,5 millions d'inscrits, peuvent ainsi exprimer leur voix dans 82 communes de plus de 3.500 habitants - toutes volontaires - qui ont été autorisées à utiliser des machines à voter.