lundi, juillet 14, 2008

Bien sûr vous serez tentés de croire les plus pessimistes qui nous disent que la crise financière tourne au vinaigre.


Les indices boursiers en déroute ? Le marché du crédit aux abois ? Sonnons, sonnons un vigoureux « Bien- Aller »… Les investisseurs chassent en meute et le pétrole affiche record après record ! Le pétrole ? Et bien des matières premières. Toutes celles inscrites dans le fameux indice CRB.
Ce n’est pas passionnant me rétorquerez-vous et plus de 10 millions de Français ont préféré suivre quelques parties de « football » plutôt que de suivre certains indices…
Soit. Mais peut-être serait-il bon de changer de « culture » pour comprendre notre monde…

Les grandes banques ont des difficultés à se refinancer malgré la générosité des « fonds souverains ». Les banques « centrales » voient poindre le risque de la « stagflation », la croissance ralentit…

Et que font les investisseurs ? Ils ont perdu confiance. Confiance dans quoi ? Dans la santé des entreprises, des entreprises financières… Et que craignent-ils par dessus tout ?
De néfastes effets d’entraînement sur les salaires !

Si, Si ! Ils ont peur d’une hausse des salaires, de ces hausses des salaires qui s’installent toujours dans les temps d’inflation…

Dans La tribune du lundi 30 juin, Bruno Segré l’exprime fort bien :

Quelques extraits :
« …Cette crise dévastatrice qui secoue depuis un peu plus d’un an maintenant la planète financière ne cesse de changer de visage…crise des subprimes… crise des liquidités… crise du système bancaire et financier dont l’ampleur est sans précédent… une crise pétrolière… une crise des matières premières… Cette dernière mue fait craindre le pire pour l’économie mondiale : le grand retour de l’inflation… »

Avez-vous maintenant le moral tout au fond des filets du but de votre équipe préférée ?
Relevez la tête ! Toutes ces crises ne sont pas encore catastrophiques !

Pourquoi ? Monsieur Segré nous le dit sans langue de bois :
Toutes ces crises ne se sont pas encore « Dieu merci, pas traduite par une hausse des salaires, et pas véritablement non plus par une montée insoutenable des revendications salariales. »

Dieu merci…

Le Veau d’Or trahissant de tous côtés, « Dieu » est remercié d’inspirer tant de sagesse aux salariés…

Je vous le disais, le monde respire la santé !

Il faudra s’en souvenir si cet été le baril de pétrole atteint 170 dollars comme l’envisage Chakib Khelil, président de l’Opep…

Mais, je sais, vous allez me dire que les Jeux vont passionner le monde…

Et pendant que les uns tirent des plans sur la grande Comète, voyant bien telle ou telle médaille en or chez tel ou tel champion, d’autres assènent quelques vérités :
« Lorsqu’il ne sait plus où aller, l’argent vient sur les matières premières qui sont l’un des rares véhicules d’investissements qui valorise vos placements » (Olivier Jakob directeur de la société de conseils suisse « Promatrix »
« Pour que les investissements dans les pétrole soient aussi attractifs que des titres à revenus fixes, le prix réel du pétrole doit croître en ligne avec les taux d’intérêts réels, si l’on écarte le risque et les coûts de stockage » (Farouk Akram et Pal Winje de la Norge Bank)

Que du bonheur ! « La crise n’en est peut-être qu’à ses balbutiements… » (Romaric Godin La Tribune du 30 juin 2008)

Et tout ce bonheur nous vient de la « financiarisation »…

Qu’importe ! Ces derniers jours, madame le ministre de l’économie, Christine Lagarde, nous l’a dit : Nous sommes entrée dans un temps festif de joyeuses bousculades, le temps des soldes !